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... pour nettoyer la parcelle avant semis

TÉMOIGNAGE

Amélie élève 200 brebis et 7000 volailles à l’année en Agriculture Biologique sur le plateau du Neubourg (département de l’Eure) sur 20 hectares de prairies. Les volailles sont vendues en vente directe, tandis que les agneaux sont commercialisées en vente directe à la ferme, en circuit-court dans les magasins locaux et en filière. Depuis quelques années, elle développe le pâturage de couverts ou la destruction de cultures en fin de cycle par ses brebis. 

« On a une parcelle de 20 ha, semée en luzerne il y a deux ans, sur laquelle on va faire des betteraves rouges au printemps. Au lieu de passer un outil pour détruire la dernière repousse de luzerne, ce sont les brebis qui ont nettoyé la parcelle. Ce sont des brebis vendéennes qui s’adaptent bien aux conditions hivernales. On a fait des parcs de 2 ha pour 116 brebis, avec en moyenne un temps de pâturage de 48 à 72 heures par parc. Les brebis sont rentrées sur la parcelle fin décembre (26-27 décembre) et y sont restées un mois.

La parcelle de luzerne est éloignée de l’exploitation. Il n’était donc pas possible de faire une transition alimentaire, à proprement dit. Du coup, les premiers jours on a mis les brebis sur des parcelles plus petites et on leur a mis des bottes de foin.

Le lot de brebis était en lutte sur cette parcelle, et ça n’a pas posé de problème. Au contraire, l’année dernière pour un lot de 42 brebis en lutte en juillet-août sur une parcelle de luzerne, on a obtenu de très bons résultats en termes de fertilité (100 %) et prolificité (200 %). Après, c’est un super exemple et il y aura surement des années où ce sera moins bien. Mais, en tout cas, c’est prometteur. Bien sûr, il faut faire attention au risque d’entérotoxémie. On a eu quelques cas cet automne, 3 brebis sur le lot de 116 brebis. Il ne faudrait pas qu’il y en ait plus… 

On est satisfait, ça a bien profité. Les brebis qui ont pâturé la parcelle ont bien démarré ensuite en lactation et montre un bon état corporel. La prolificité est aussi très bonne !

Le gros avantage de la luzerne, c’est que qu’elle apporte des fourrages lorsqu’il y en a moins par ailleurs. La luzerne s’adapte bien à la sécheresse et ça nous permet en été de garder des lots de brebis dehors et de ne pas les nourrir avec des cultures. C’est une ressource inépuisable chez nous ! J’attends toujours deux fauches avant de la faire pâturer. Au printemps je n’y mets pas les brebis.»