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Diversifier ses activités et transmettre son savoir-faire en installant un porteur de projet sur sa ferme
Que ce soit pour gagner en autonomie vis-à-vis de ses débouchés, pour être plus résilient ou encore pour découvrir de nouvelles activités : de nombreuses motivations peuvent pousser les agriculteurs à vouloir diversifier les activités de l’exploitation. Mais qui dit nouvel atelier, dit aussi nouvelles compétences à acquérir, plus de charge mentale et aussi plus de travail. Alors pourquoi ne pas accueillir un porteur de projet pour réaliser cette diversification ? C’est le choix de Clément Coussement, éleveur laitier dans l’Oise.

L’exemple de Clément Coussement qui a diversifié sa ferme avec deux porteurs de projet

Installé depuis 5 ans en bovins lait, Clément a eu un démarrage difficile sur le plan économique. Après un premier exercice difficile, il choisit de faire évoluer son système conventionnel avec un tiers des assolements en maïs pour 60 vaches laitières à un système tout herbe bio de 80 vaches laitières, qui lui permet désormais d’être plus serein économiquement.


Issu du milieu agricole mais installé sur une autre ferme que celle de ses parents, Clément est sensible à la question du soutien à l’installation de porteurs de projets. Après une rencontre avec un autre éleveur qui avait installé des porteurs de projets sur sa ferme, l’idée fait son chemin. Des parcelles non portantes et des bâtiments vides suite à la construction d’une nouvelle salle de traite : autant d’opportunités pour développer des projets ! Cependant, il manque à Clément le temps disponible et l’argent à consacrer à la remis en état des bâtiments.


Il y a 3 ans, la rencontre avec un fromager s’est conclue par son installation sur la ferme. Le nouveau venu achète et transforme une partie du lait de Clément. Par ailleurs, ce fromager possède déjà une entreprise individuelle. Il la conserve pour ces activités de transformation et de vente. Le bâtiment utilisé et le gros œuvre pour la rénovation ont été payé via une SCI. La fromagerie a acheté le matériel. Aujourd’hui, celle-ci est locataire de la SCI.
Il y a 2 ans, Clément croise la route de Cédric, en reconversion professionnelle en ovins viande. Cédric a trop peu de moutons pour se rémunérer ; Clément lui, a des parcelles non portantes davantage appropriées à des ovins que des bovins et souhaite se libérer du temps. Ils réfléchissent à associer Cédric à l’EARL de Clément mais le déséquilibre au niveau économique aurait été trop grand. Le choix est donc fait de salarier Cédric sur la ferme à temps partiel, notamment pour les traites. Il est prévu, à terme, que Cédric crée à coté une entreprise individuelle pour son élevage ovin. Ils ont aujourd‘hui ensemble une SCEA où ils apportent chacun un capital identique. 10 ha de foncier sont mis à disposition de cette SCEA. Elle leur permet de développer la vente directe en caissettes en commun.
Le travail en commun entre Cédric et Clément est permis par la mise en place d’une organisation et d’outils qui leur conviennent, notamment un règlement intérieur et un planning sur internet avec leurs rendez-vous respectifs. Cédric a par ailleurs suivi une formation sur la communication et l’association en collectif pour permettre une bonne collaboration. Pour Cédric comme pour Clément, cette collaboration est bénéfique.

Cependant, Clément alerte les agriculteurs qui souhaiteraient faire de même : « si comme moi l’objectif est de se dégager du temps libre, il ne faut pas espérer que ça arrive tout de suite. Il faut être conscient qu’il y a des efforts à faire et qu’il faut bien formaliser au départ les objectifs de chacun et les moyens ».


Et pour la suite ? Aujourd’hui le fromager va devoir réfléchir à la transmission de son activité. Coté élevage, le chargement actuel de la ferme est trop élevé et nécessite de l’achat de fourrage, ou la réduction du cheptel. Et Clément reste intéressé pour accueillir d’autres projets : maraichage, paysan boulanger, atelier porcin… Des bâtiments sont d’ailleurs toujours disponibles…

 

Vous êtes agriculteur.rice et cette thématique vous intéresse ? Vous pouvez prendre contact avec le Réseau des CIVAM Normands auprès de ou au 02 32 70 …