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Les éleveurs caprins des cinq départements normands se sont retrouvés les 15 et 16 janvier pour un voyage d’étude dans l’est de la Normandie. Ce groupe d’une bonne quinzaine de personnes a visité trois fermes, dans le Pays de Bray et les Boucles de Seine. Les échanges ont été très riches. Retour en images sur ces deux jours de visites et de découvertes !

{slider=À SAINT-NICOLAS-DE-BLIQUETUIT...|noscroll|closed}

Installée depuis 2014 à Saint-Nicolas-de-Bliquetuit, Noémie Vollais élève avec son mari Mickaël et sa mère (salariée) un troupeau de bientôt 80 chèvres.

Les mises-bas des multipares démarrent au 15 février, celles des primipares en mai, et le bâtiment se transforme en 5*2 cases pour les chevreaux. Après la prise du biberon de colostrum, ils sont nourris au milk-bar avec du lait en poudre, puis au foin et aux céréales. Le bâtiment est curé toutes les semaines pour éviter la coccidiose, et ils utilisent des asséchants à base de lithothamne et d’huiles essentielles d’Eucalyptus, entre autres. L’homéopathie est aussi utilisée.

Au cours de la lactation, les éleveurs font plusieurs analyses de fourrages pour ajuster au mieux la ration, ainsi que des coprologies et des analyses de lait, afin d’augmenter le rendement fromager. Ils testent cette année de l’enrubannage, pour apporter plus de protéines dans la ration.

La transformation du lait en lactiques, fromages frais, yaourts et tommes est assurée par la mère de Noémie, salariée sur l’exploitation. Les deux-tiers des ventes ont lieu tous les soirs à la ferme (ouverte à la visite), sur deux marchés hebdomadaires, ainsi que lors du marché de producteurs accueillis sur l’exploitation le vendredi soir.

Les chevreaux mâles sont engraissés à la ferme, plutôt que de partir en filière longue, puis abattus à Cany-Barville. Certains sont vendus au détail, d’autres transformés en terrines et saucissons. Cette filière les satisfait.

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{slider=À SAINT-SAIRE...|noscroll|closed}

Stéphanie Decayeux s’est installée en 2009, d’abord sur l’exploitation familiale, avant de se déplacer avec ses chèvres sur son corps de ferme actuel, en 2015, à Saint-Saire dans le Pays de Bray.

Ses 47 chèvres, Alpines chamoisées et quelques Saanens, pâturent les 3 ha attenants au bâtiment. Des coprologies sont faites tous les mois afin de suivre les populations de strongles. En 2018, seul un traitement à l’Eprinex a eu lieu, puis des cures d’un produit contenant des plantes. Les foins sont faits à façon par un agriculteur du secteur, ce qui limite les investissements en matériel (uniquement un tracteur).

Les chèvres produisent autour de 2,7l/chèvre/jour, soit autour de 20 000 litres au total, ce qui représente une charge de travail importante.

Afin de se préserver, Stéphanie pratique la monotraite le soir, et transforme le matin, une fois les enfants à l’école. Elle a aussi choisi d’embaucher un salarié d’avril à juin, à hauteur de 10 h /semaine, pour l’aider à la fois à la traite mais aussi en transformation. Un investissement important lui simplifie le travail : une machine à traire 6 postes (12 places), avec transfert en fromagerie et lavage automatique.

Sa fromagerie lui permet de faire des fromages lactiques et des tommes, et un lave-vaisselle de collectivité assure le nettoyage des moules en 1 min 30, un soutien non négligeable. Stéphanie fait deux marchés par semaine et commercialise le reste via des revendeurs.

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{slider=PRÈS DU PONT DE NORMANDIE...|noscroll|closed}

Près du Pont de Normandie, Christophe et Peggy Grenier-Frestel élèvent 90 chèvres, mais aussi 15 vaches allaitantes, 200 poules pondeuses et 16 porcs/an.

chevrettes

Les chevrettes reçoivent un biberon de colostrum à la naissance, puis un mélange colostrum-lait de vache pendant 2 mois. Ainsi, pour 150 chevreaux élevés chaque année, Christophe n’achète que 10 sacs de poudre de lait. Ils ont ensuite un aliment premier-âge avant de passer à la luzerne, pulpe et maïs.

L’alimentation du troupeau est un élément très important pour Christophe, qui calcule ses rations et pèse tous les aliments distribués, au moins durant le premier mois de lactation. Le troupeau est désaisonné par traitement lumineux pour correspondre à la demande des marchés parisiens, avec des mise-bas en août-septembre. En ce moment (mi-janvier), à 5,5 mois de lactation, les chèvres produisent en moyenne 2,7 kg lait/chèvre.

photo 1De mars à octobre, le troupeau pâture autour du bâtiment : 8 paddocks de 5 jours sont prévus pour 2019. De mai à juillet, elles sont en 100 % pâturage, avec un peu de foin en complément. Une coprologie tous les mois permet de suivre l’évolution du parasitisme.

Une partie des chevreaux sont engraissés et vendus au détail, en terrines ou en plats préparés. Les chèvres sont valorisées en saucisson. L’ensemble des produits de la ferme (produits laitiers et viande) est transformé et vendu en direct, principalement sur trois marchés parisiens.

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Encore un agréable moment passé ensemble. Nous avons été ravis de retrouver nos collègues que nous n'avons pas souvent l'occasion de voir. Partage de nos difficultés, nos plaisirs, nos histoires de l'année... c'est rassurant (nous ne sommes pas tout seul dans cette galère), c'est boostant, ça redonne de l'énergie pour repartir de plus belle pour la saison  ! Et toujours le plaisir de nouvelles rencontres, de nouvelles fermes, des installations qui donnent des idées, des pratiques qui inspirent ou permettent de réfléchir à notre système. Ça remet les idées en place : parfois ça nous rappelle ce que l'on doit améliorer, ça nous conforte dans certaines pratiques ou ça donne envie d'améliorer les choses. Bref, une vrai bouffée d'oxygène pour les 12 mois à venir. Le tout orchestré avec maestro par Sandrine.

Manon du groupe Petits ruminants à l'ouest de la Normandie