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 Témoignage de Samuel Foubert :
«M'installer progressivement m'a permis de découvrir le métier au fur et à mesure tout en restant dans un système très simple."»


samuel foubert (1)

 

Samuel Foubert élève 20 brebis, qui seront bientôt rejointes par 40 agnelles… sur 1 ha et sans bâtiment ! Pour réussir à nourrir tout le monde, il valorise des surfaces qu’on lui met à disposition (couverts, repousses de colza, etc.). Et au fur et à mesure qu’il trouve de nouvelles surfaces, il augmente aussi son cheptel avec pour objectif à terme une troupe de 300 brebis. Il nous partage ici les motivations qui l’ont poussé à choisir ce système et à s’installer progressivement.


Peux-tu nous décrire ton système ?

SF: Je suis en système sans terre, enfin quasiment, car j’ai juste un hectare de prairie. Pour le reste, c’est des terres qu’on me met à disposition : terrains privés à entretenir, zones de captage d’eau potable, couverts, repousses derrière un colza ou une céréale, et même depuis cette année du blé au stade immature. Mes brebis sont dehors toute l’année, c’est du 100% plein air. La complémentation à l’auge ne m’intéresse pas : ça prend trop de temps, et on y laisse sa marge !
Ma contrainte principale pour l’instant c’est que j’ai un travail à l’extérieur et donc je manque parfois de temps pour déplacer les animaux. À l’avenir, j’aimerais déplacer les animaux à pied : organiser une transhumance !

Qu’est ce qui t’a motivé à aller vers un système de ce type ?

SF : J’ai découvert ces systèmes sur Facebook. Je suis tombé sur des témoignages de céréaliers qui ont développé un atelier ovin en complément de leurs grandes cultures. En Normandie, il y a beaucoup de couverts. Ces derniers sont « bêtement » broyés, c’est quand même dommage ! Il y a 2 ans, j’ai acheté quelques brebis et j’ai commencé à tester le pâturage de couverts avec un voisin céréalier intéressé. On a fait ça sur 1,5 ha la première année. Les 5 brebis n’ont pas suffi à détruite l’intégralité du couvert, mais le céréalier était content et m’a proposé d’autres parcelles pour l’année suivante. On a donc continué, et j’ai augmenté le cheptel progressivement (8 brebis, puis 20, auxquelles vont s’ajouter en juin de cette année 40 agnelles).

J’ai trouvé une race adaptée au plein-air et qui me plait : des Roussins de la Hague. Ce sont des brebis rustiques, qui supportent bien le froid et la pluie.

Pourquoi as-tu choisi de t’installer progressivement, plutôt que d’acheter directement un troupeau de 300 brebis ?

SF : Pour sécuriser le financier car j’ai quand même deux enfants. Ça me permet aussi de découvrir au le métier au fur et à mesure tout en restant dans un système très simple. Donner le biberon aux agneaux pour moi c’est hors de question : économiquement, ce n’est pas valable.

Tu fais beaucoup d’essais sur ta ferme (pâturage de couverts, de vergers, repousses de colza ou céréales, céréales au stade immature, pâturage tournant, etc.). Qu’est ce qui te pousse à essayer ?

SF : Avec tous ces essais, je n’ai pas de routine. Ce n’est jamais pareil et je suis toujours en train de découvrir de nouvelles choses. Si je mets juste mes animaux dans l’herbage sans rien n'a faire, ça ne m’intéresse pas. Et puis, on n’est jamais sûr à 100% des résultats, on se questionne. Ça met en valeur le métier.