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Nos agriculteurs expérimentent avec succès !

semis de blé

Un semis de blé dans un couvert de trèfle ? C’était le mardi 9 octobre à Hauville, dans l’Eure !

En 2017, un agriculteur à Bouquetot (27) a expérimenté le colza associé, avec du sarrasin et du trèfle blanc nain afin de protéger un captage d’eau sensible. « J’avais plusieurs objectifs sur mon colza : limiter le plus possible l’usage des phytos et engrais, limiter le ruissellement en favorisant la couverture du sol, donner une plus-value économique aux inter-cultures et augmenter la biodiversité sur la parcelle ».

Aujourd’hui l’heure est au bilan : les objectifs de rendement et de diminution de produits phytosanitaires ont été atteints, et surtout, pour l’agriculteur « la marge économique est là, elle est même meilleure que mes colzas plus classiques au vu de l’année 2018 avec une météo défavorable »

{sliders=Quels sont les avantages de cette association de cultures ?|noscroll|closed}

Suite à une formation avec les Défis Ruraux en 2017 et en lien avec le BAC* des Varras-Moulineaux, l’agriculteur a semé colza-sarrasin et trèfle à l’été 2017.

Le sarrasin a été récolté en automne, et est valorisé via une filière sarrasin locale en construction. C’est une plante qui se développe rapidement, couvre le sol et limite la germination des adventices par effet allélopathique. Semé tôt et en associé, le colza résiste aussi mieux aux ravageurs. Le trèfle nain se développe au ras du sol et sa végétation explose après la moisson du colza. Il couvre le sol rapidement, en quelques jours. Le blé suivant a été semé directement dans le couvert vivant. En bref, le sol reste couvert tout au long de l’année ce qui limite la concurrence des adventices et le sol présente des capacités de rétention d’eau plus importantes.

Pour l’agriculteur, les résultats économiques de la campagne sont satisfaisants pour un premier essai. En 2018, en moyenne, la marge à l’hectare est doublée par rapport aux colzas en pur dans le territoire, du fait de la diminution des charges (1 seul passage de traitement sur toute la saison). En prenant en compte les rendements moyens des colzas sur les dix dernières années, la marge est au même niveau que celle des colzas en pur, avec une réduction nette de l’usage de produits chimiques. 

* Bassin d’alimentation de captage des Varras-Moulineaux animé par le Syndicat d’eau du Roumois et du Plateau du Neubourg.

{sliders=Comment expliquer une marge économique élevée ?|noscroll|closed}

Elle s’explique surtout par une nette diminution des charges liées aux produits chimiques - aucun insecticide ou fongicide n’ont été utilisés - et la diminution du nombre de passage en tracteur sur la parcelle. De plus, la vente du sarrasin apporte un gain très intéressant pour la campagne, puisqu’il y a deux récoltes au lieu d’une sur une saison !

Ces résultats ont été obtenus grâce à un travail de groupe et la participation d’agriculteurs et d’experts en ce domaine, intéressés par l’approche innovante de l’agriculteur : « C’est important pour moi d’évoluer en groupe, pour aller plus loin dans la réflexion et oser de nouvelles choses ». Des visites régulières ont été effectuées afin de sensibiliser et d’impliquer le plus grand nombre de personnes.

{sliders=Et la suite...?|noscroll|closed}

Les résultats de la première année d’essai sont satisfaisants pour l’agriculteur et pour la protection de la ressource en eau. Le blé semé après le colza sera aussi suivi techniquement et économiquement. En parallèle, une nouvelle parcelle a été semée avec le mélange sarrasin-colza-trèfle blanc nain et sera suivie sur la campagne 2018-2019. L’agriculteur vise une conduite économe en intrants et reste fidèle à ses objectifs de protection de la ressource.

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+ d’infos : Pauline Laurent

Une action financée par :

agence eau