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Après différents séminaires en visioconférence pour les animateurs grandes cultures du réseau CIVAM, le séminaire du 30 juin au 1er juillet 2021 fut l’occasion de se retrouver ! La rencontre était prévue dans deux lieux différents : Candé dans le Maine-et-Loire et la ferme de Rouillon en Loire-Atlantique.

La ferme de Rouillon : résiliente, pérenne et ancrée dans son territoire !

La ferme de Rouillon en Loire-Atlantique fait partie du groupe Alimentation du CIVAM 44 engagé dans les cultures à destination de l'alimentation humaine et leur transformation. Il y a quelques années, après avoir pris connaissance du scénario Afterres 2050 et participé à des universités populaires, les agriculteurs de ce groupe se sont engagés à accroître l’autonomie alimentaire de leur territoire. Aujourd’hui, chaque membre dédie au moins 2 à 5ha de leur ferme à des cultures alternatives comme les oléagineuses, les légumineuses, le sarrasin, le millet… Ils se sont formés et équipés afin de sécher, trier et décortiquer les graines produites. Cette expérience collective de création de filière continue à s’ancrer dans le territoire.
De plus, grâce à un programme d’accompagnement co-contruit avec les CIVAM, le GAB et les CUMA, cette expérience est diffusée auprès des autres groupes. Elle sert d'exemple afin que d'autres collectifs en émergence puissent se structurer autour de nouvelles filières alimentaires locales.

La ferme des Rouillons est en bio. Elle fait 80 ha, dédie 20% de sa surface à un élevage de volailles (céréales, prairies) et 80% à l’alimentation humaine (grandes cultures). 100% de la production est commercialisée localement au sein d’une AMAP, sur les marchés ou au Biocoop local.

Afin de commercialiser toute la production en direct, la ferme s’est progressivement équipée d’unités de tri, de stockage, et de transformation. Les personnes du séminaire ont visité les différentes infrastructures : les unités de séchage, en partie autoconstruites, les outils de tri des graines : trieur rotatif, décortiqueuse (graines de tournesol, de sarrasin…), trieur alvéolaire, table densimétrique et trieur optique. Enfin, la ferme s’est équipée d’un moulin, d'un fournil, d'un abattoir à volaille et d'une presse à huile (tournesol, chanvre et colza). Les coproduits sont valorisés par l’élevage, en paillage ou en isolants pour les bâtiments. Afin de favoriser la biodiversité et aller encore plus loin dans la diversification et l’autonomie, les 80 ha de terres sont sillonnées par 16 km de haies, valorisées en bois d’énergie et bois d’œuvre.

Cette activité très diversifiée permet l’emploi de 6 personnes à plein temps : deux personnes pour la production, deux personnes pour le triage et la fabrication d’huile, une personne pour la meunerie et la fabrication de pain deux fois par semaine, et une personne pour la gestion administrative et la coordination de l’abattage des volailles. Cette ferme a trouvé les clés pour être résiliente, pérenne et ancrée dans son territoire !

 

ZOOM TECHNIQUE sur la façon de produire de la ferme de Rouillon

 

L’élevage de 6000 volailles

Il s’effectue en plein air 120 jours par an, avec un système de poulaillers mobiles en rotation plusieurs fois par an dans les prairies. L’alimentation des volailles vient à 90% de la ferme, avec une part importante de pâturage donnant des œufs et de la viande riches en oméga 3.

 

Côté grandes cultures

Une partie des prairies temporaires ne sont pas exploitées car elles servent uniquement à la rotation. Cette dernière commence par une prairie temporaire sur deux ans, puis une culture exigeante comme le maïs, le chanvre ou le colza. Ensuite, les parcelles sont encore 3 ou 4 ans de cultures en alternant semis de printemps et d’automne. L’assolement hors prairies est le suivant : blé panifiable, colza, maïs population, tournesol, sarrasin, chanvre, lentilles, pois cassé, couverts d’avoine noire + vesce + féverole. Les semences de tournesol, de blé, de sarrasin et de maïs sont sélectionnées chaque année et réutilisées l’année suivante. Les terres ne sont pas labourées. Les semis sont effectués soit en direct, soit avec un travail du sol simplifié. La destruction de la prairie, étape difficile à maîtriser sans herbicide et sans labour, est effectuée avec différents outils : le rotavator, surnommé sur la ferme le « glypho mécanique », des outils à pattes d’oies ou la charrue agronomique : ce déchaumeur couplé à un versoir travaille le sol à moyenne profondeur (10-15cm) sans retourner les horizons : la matière organique reste en surface !