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8R7B0107CONTEXTE ET OBJECTIF
Les éleveurs du groupe CIVAM du Bocage Virois (14) se sont demandés comment valoriser les espaces difficiles d’accès et les zones humides dont certains disposent sur leurs fermes. L’entretien de ces espaces est très spécifique. Comment utiliser ces parcelles tout en trouvant un équilibre avec la biodiversité ?


DESCRIPTION - MISE EN OEUVRE
Sur une des fermes du groupe (élevage mixte bovin lait et ovin viande), plusieurs parcelles sont situées dans des zones humides, avec des mares et fossés. L'éléveur adapte ses pratiques aux différents milieux :
• Gestion en « espaces fragmentés » en ayant une diversité de zones : prairie humide pâturée, haie, mare, zone avec présence de saules …
Adaptation du pâturage : courtes périodes (2 jours maximum) 6 à 7 fois dans l’année;
Fauche une fois par an des joncs en zone mécanisable;
Protection des cours d’eau et berges : clôturer à 1,5 ou 2m des berges, abreuvoirs hors de la rivière, ponts pour éviter le passage dans l’eau.
• Existence de zones en libre évolution, qui sont laissées sans interventions humaines ou animales.

Une journée de formation a eu lieu avec le CPIE des Collines Normandes, qui a permis de mettre en avant les pratiques favorables au développement de la biodiversité sur la ferme.


RÉSULTATS
L’impact majeur de ces pratiques est le maintien ou l’amélioration de la biodiversité végétale et animale dans ces espaces en ayant une diversité de milieux et de strates (arbres, arbustes, joncs…). D’autre part, ces pratiques permettent une valorisation économique du bois (plaquette) et une utilisation du jonc en paillage animal en alternative à la paille.
Au-delà de l’exploitation, ces zones humides ont un rôle important puisqu’elles permettent une régulation de la quantité d’eau (zone éponge) et le maintien de sa qualité par une non-utilisation de produits phytosanitaires. En effet, l’eau du bocage virois est partiellement issue de ruisseaux.

Enfin, dans un contexte d’évolution de la PAC, ces zones à intérêt écologique pourront certainement être valorisées en surfaces d’intérêt agroécologiques (IAE). A noter que les éleveurs ont pu bénéficier d’une MAE surfacique sur 5 ans pour ces zones humides : pas de fertilisation, chargement limité.


REPRODUCTIBILITÉ
La présence de plantes bioindicatrices permet d’identifier le type de zone dans laquelle on se trouve (humide, ayant tendance au reboisement…). Les pratiques présentées précédemment sont facilement applicables en fonction du type de zone humide et des infrastructures présentes (haies, arbres, ruisseaux, mares…). Elles sont à adapter à chaque espace et à chaque type de ferme (type d’animaux à faire pâturer, âge, proximité avec les bâtiments). En observant l’évolution de la flore et de la faune, on peut donc mesurer l’impact de ses pratiques.

La zone en libre évolution (sans aucune intervention) n’est pas l'unique solution pour maximiser la biodiversité. En effet, la biodiversité est également avantagée par un milieu diversifié, avec des continuités (haies), des lisières… Maintenir un pâturage sur de courtes périodes, avec un chargement faible et sur des périodes plus sèches permettent de laisser le milieu ouvert ; tout en permettant l’alimentation du troupeau.

 

EN SAVOIR PLUS
Laurine Magnier – Animatrice technique
02 31 68 80 58