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Cédric Poiret est éleveur ovin dans l’Oise. Il possède un troupeau d’une centaine de mères, et il complète son revenu par du salariat à temps partiel chez Clément Coussement, éleveur laitier (voir le Panse Bête n°29 de décembre 2021) et par de l’écopâturage avec ses brebis taries et un troupeau de 15 chèvres des fossés.

chevrette1Les brebis suitées sont au pâturage sur les parcelles du corps de ferme trop éloignées et trop peu portantes pour le troupeau de vaches laitières de Clément. L’ensemble fait 10ha, découpé en 9 paddocks. En sortant les brebis avec leurs agneaux fin mars, il s’est vite rendu compte qu’il allait être dépassé par l’herbe : « Je n’arrivais pas à avancer assez vite avec les moutons ». Or, l’objectif est qu’ensuite, les brebis soient sorties des parcelles pour faire de l’écopâturage et que les agneaux continuent à tourner sur cet îlot pour pâturer une herbe de bonne valeur alimentaire.

 

Pour éviter que les ovins restent trop longtemps sur une parcelle et que l’herbe atteigne un stade trop avancé sur les dernières parcelles à pâturer, il a invité Clément à y ajouter ses vaches taries et ses vaches nourrices (vaches à cellules qui élèvent les 5 veaux vendus en caissette par l’exploitation). Avec environ 7 vaches et 5 veaux, le pâturage est plus rapide, et le chargement en bovins reste suffisamment bas pour qu’il n’y ait pas de problèmes de portance. « Les vaches sont la variable d’ajustement pour gérer le pâturage et avoir des repousses de qualité pour les agneaux ». D’autres bénéfices peuvent être attendus : les vaches trient moins au pâturage, et une grande partie des parasites excrétées étant spécifiques, ils n’affecteront pas les agneaux.

 

 

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Enfin, mi-avril, pour augmenter encore le chargement et exploiter au mieux les différents modes de pâturage, Cédric a rajouté au troupeau ses 15 chèvres des fossés et leurs 16 chevreaux. Cela a permis de réguler certaines adventices : « Les chèvres ont bien attaqué les ronciers. Les joncs sont également consommés par les chèvres : elles ne le pâturent pas à ras, mais elles l’entament. A voir si cela peut diminuer les touffes sur le long terme. » Les chèvres partiront ensuite en écopâturage pour partie, tandis que d’autres entretiendront les fossés et talus de l’exploitation.
S’il ne s’agit que d’un premier essai sur lequel il est difficile de tirer des conclusions, l’objectif premier a été atteint : le troupeau entier restait 5-6 jours par paddock, soit un temps de retour de 43 à 45 jours. « Ça n’aurait pas été possible sans les autres animaux ». De plus, la complémentarité des animaux au pâturage semble être un plus pour l’entretien des prairies : « parfois les trois troupeaux sont mélangés sur une même zone, d’autres fois chaque espèce pâture un coin différent de la parcelle. » Bien sûr, une telle expérience est peu transférable à d’autres exploitations, mais cela amènera peut-être des réflexions sur les partenariats possibles entre éleveurs.

 

 

 

 

Contact : Célie BRESSON.

- 02 32 70 43 18