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 Témoignage

Maitriser son coût alimentaire et améliorer son autonomie en misant sur le pâturage.

Paturage Caprin (2)Face à la dépendance aux fournisseurs d’aliments, aux aléas de prix et pour tendre vers davantage d’autonomie décisionnelle sur sa ferme, Christophe a mis en place un pâturage tournant pour ces chèvres. Son objectif : davantage d’autonomie alimentaire et technique.

Ainsi, les rations sont simplifiées avec l’incorporation d’un aliment naturellement équilibré en énergie et en protéines : l’herbe. De plus, cette dernière ne nécessite pas l’ajout de tourteaux ou autres correcteurs azotés pour compenser un déficit en protéines.

Une part importante de la ration est ainsi produite sur la ferme. Dans le contexte de flambée des prix des aliments, ce choix s’avère très judicieux !

 

Le pâturage des chèvres en pratique.

Paturage Caprin (5)Christophe possède un troupeau de 90 chèvres alpines et saanens. Les mises-bas ont lieu en octobre pour un tarissement pendant l’été. Ce fonctionnement induit 2 pics de lactation : en octobre après les mises-bas et en avril avec la mise à l’herbe.

Pour la mise en place du pâturage, 1,5 hectare de prairies naturelles a été divisé en paddocks. Christophe avance un fil matin et soir pour donner l’équivalent de 10m² d’herbe par chèvre et par jour.

Les chèvres pâturent à partir d’avril jusqu’à octobre avec un accès au bâtiment la nuit à l’automne. A la mise à l’herbe, les chèvres sortent quelques heures par jour dans l’après-midi avant d’augmenter progressivement la durée de pâturage. Cela permet d’effectuer une transition alimentaire en douceur et d’éviter les coups de soleil sur les mamelles. L’herbe ne constitue alors pas la majorité de la ration : du foin fibreux ou de la paille sont distribués avant la sortie à l’herbe et de bons fourrages sont mis à disposition le soir.

L’éleveur pilote le pâturage des chèvres en fonction de la hauteur d’herbe. Cela permet de maximiser l’herbe valorisée en lui laissant le temps de repousser et de reconstituer ses réserves. Les chèvres rentrent dans un paddock lorsque la hauteur d’herbe atteint entre 10 et 12 cm herbomètre - au-dessus il y a un risque de gaspillage de l’herbe sur pied - et elles en ressortent à une hauteur de 5 cm - en-dessous, la repousse peut être moins belle et le risque d’infestation parasitaire est plus important.

 

 

 

 

 

Paturage Caprin (1)Christophe adapte la ration à l’auge au pâturage. Ainsi pas de concentrés de production d’avril à juin, car l’herbe apporte suffisamment pour répondre aux besoins des chèvres. A l’automne, il apporte un peu de concentré énergétique (maïs grain) car les prairies sont riches en trèfles, ce qui rend l’herbe un peu déséquilibrée en faveur de l’azote.

Il a fait le choix de distribuer les concentrés au DAC (Distributeur Automatique de Concentrés). Ses objectifs : améliorer le confort de travail et être plus précis dans la ration, la production laitière journalière étant très variable d’une chèvre à l’autre, allant de 1,5 L à 5 L par chèvre. L’éleveur analyse son foin distribué et le pèse pour adapter la ration.

Le pâturage tournant est une piste pour limiter sa dépendance aux achats d’aliments et peut être mis en place y compris sur une très faible superficie en herbe. L’alimentation à l’auge constitue la variable d’ajustement pour respecter les hauteurs d’entrée dans les paddocks, en permettant de rester plus ou moins longtemps sur un paddock sans surpâturage. Ainsi le pâturage tournant peut s’appliquer dans toute ferme caprine et permet d’améliorer la valorisation de l’herbe tant en qualité ( car elle est mangée au bon stade pour les chèvres), qu’en quantité (car elle favorise la repousse et la reconstitution des réserves de la plante avant un nouveau tour de pâturage).