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 Les bienfaits des auxiliaires de culture

 

Le 6 juillet 2020, neuf agriculteurs et agricultrices du Pays de Caux se sont rassemblés avec le Réseau des CIVAM normands pour se former sur la biodiversité fonctionnelle des champs et plus particulièrement sur les auxiliaires de culture. Ils souhaitaient mieux connaître les insectes auxiliaires et savoir comment favoriser leur présence, notamment pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires dans les champs.


Une journée de découvertebiodiversite
Ils ont découvert avec Johanna Villenave-Chasset, docteure en entomologie, le mode de vie et de reproduction de nombreuses familles d’insectes : syrphes, guêpes parasitoïdes, chrysope, coccinelles… Les relevés collectifs sur le terrain ont permis de retrouver ces auxiliaires en parcelles. Le groupe a prélevé les insectes dans une parcelle de la ferme d'accueil à Bréauté abritant des Plantes aromatiques et médicinales encadrées par des bandes fleuries et des jeunes haies. Aux abords de la bande fleurie, la quantité et la diversité des insectes piégés par quelques coups de filets impressionne le groupe : syrphes, guêpes parasitoïdes, abeilles solitaires… Ces petits habitants rendent service à l’agriculteur en mangeant ou infectant les larves ou les adultes ravageurs des cultures. Même constat sur la ferme voisine : en prenant le temps d’observer, on repèrera les minuscules œufs de chrysope sous les feuilles de betteraves et les larves sur le lupin.

 


Adapter ses pratiques pour favoriser les auxiliaires
Pour favoriser au maximum les auxiliaires tout en utilisant des produits phytosanitaires, il est important de faire attention aux dates d’application des produits selon la mobilité de l’insecte. Il faut également réserver des espaces servant de refuges, à la fois dans la parcelle et hors de la parcelle. À l’échelle de l’exploitation agricole, les insectes ont besoin d’habitats qui vont fournir l’alimentation, un lieu de reproduction, un lieu de repos, d’hivernage… Les haies et les bosquets fournissent toutes ces ressources. Les essences les plus intéressantes varient selon les groupes d’auxiliaires, mais on retient qu’il faut privilégier des essences végétales locales. On retrouve souvent le noisetier, le charme, le sureau, le saule. Au cours de la discussion, certains membres du groupe ont confié déjà mettre en place chez eux des bandes fleuries, des haies, qui vont permettre aux auxiliaires de cultures de se développer.
Cette journée a aussi été l’occasion d’échanger sur l’utilité de certains mammifères, comme le renard, chassé dans nos départements, qui consomme 3000 campagnols/an. Un campagnol mange environ 2 fois son poids par jour, ce qui équivaut en 8 mois à près de 11 kg de nourriture ! Le renard permet donc de réduire fortement la pression de ces rongeurs sur les cultures.
Des petites bêtes, pas si bêtes qui peuvent les aider dans leurs changements de pratiques et leur transition vers l’agriculture durable. Les CIVAM participent également réseau régional « ENI », piloté par la Chambre régionale d’agriculture de Normandie, et qui étudie l’influence des pratiques culturales sur la biodiversité fonctionnelle des parcelles agricoles depuis 7 ans.

 

Composition de la bande fleurie de l’agriculteur-hôte : Luzerne, trèfle, tournesol, soucis, coquelicot, pensée, bleuet, sainfoin, sarrasin, millepertuis, carotte sauvage. La bande a une floraison étalée, c’est-à-dire que toutes les espèces ne fleurissent pas au même moment et assurent une ressource alimentaire sur un large pas de temps pour les insectes.