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Le pâturage de couverts consiste à permettre au bétail de valoriser un couvert végétal qui a été implanté avant une culture de printemps. Cette approche présente de multiples avantages : d'une alimentation de haute qualité pour le troupeau à la destruction du couvert lui-même. Bien que des expérimentations avec les bovins aient été menées, cet article se concentre principalement sur le pâturage des ovins.

Implantation du couvert : plusieurs facteurs sont à prendre en compte

Le choix des dates d'implantation du couvert dépend de divers facteurs, notamment la période de pâturage et les contraintes du céréalier. Il est possible de planter le couvert avant la moisson, juste après la moisson ou en début d'automne. Les repousses de la culture précédente constituent une partie importante du couverts, complétées par un mélange de plantes adapté à la période d'exploitation visée.

Le choix du mélange est essentiel

Le choix des espèces pour le mélange de couverts est essentiel. Il faut s'assurer de sélectionner des variétés qui ne sont pas gélives et qui ne se reproduiront pas avant l'hiver. Un mélange diversifié, composé de 3 à 6 espèces, est recommandé. Chaque famille végétale apporte ses avantages : les brassicacées piègent les nitrates, les légumineuses fixent l'azote atmosphérique et les graminées offrent une biomasse importante. En outre, les espèces à fort système racinaire complètent celles à système racinaire plus superficiel, améliorant ainsi la structure du sol.

Le pâturage en pratique

Pour pâturer les couverts, il faut s'équiper d'enclos pour délimiter les parcelles. Les filets électriques sont une option économique, bien que les kits plus coûteux, comme les spider PAC, soient plus simples à poser. La sécurisation des zones sensibles permet d'éviter que les moutons ne s'échappent. Le troupeau doit avoir accès à de l'eau via un abreuvoir, dans le cas où le couvert ne suffit pas à satisfaire leurs besoins d’abreuvement.

Le choix de la durée et la densité de pâturage dépendra de divers facteurs, notamment la facilité de pose de clôture, la portance du sol et le niveau de destruction souhaité. En cas de couverts composés d'espèces non acidogènes, les brebis peuvent être introduites directement sur la parcelle « le ventre plein », sans période de transition.

Impact sur la parcelle et la culture suivante

Le pâturage du couvert par les ovins offre de multiples avantages pour la parcelle. Il réduit la pression des limaces, équivalant à un traitement molluscicide, et peut également affecter la présence de rongeurs en détruisant leurs galeries. De plus, il n'entraîne pas de compactage généralisé du sol, même par temps humide. Les rendements des cultures suivantes ne sont pas affectés par le pâturage de couverts.

Impact sur le troupeau

Pour le troupeau, les couverts sont une source d'alimentation de qualité, avec une valeur énergétique élevée et une teneur en protéines (0.9 UFL et 90 g de PDI par kg de MS). Les animaux restent propres et en bonne santé. La laine remplit son rôle protecteur maintenant la peau sèche, quelles que soient les conditions météorologiques.

Cependant, il convient de noter que le pâturage de couverts riches en azote soluble peut présenter des risques d'avortement chez les brebis gestantes, surtout en cas de flushing. Il est donc important d'être attentif à ces facteurs.

Des économies à la clé !

Le pâturage de couverts peut entraîner des économies significatives pour les agriculteurs. En fonction du mélange choisi et de l'intensité du pâturage, la destruction du couvert par broyage peut ne pas être nécessaire, ce qui réduit les coûts : une économie de 30€/ha hors main d’œuvre et de 30min/ha de temps de travail a été constatée dans le cadre du projet POSCIF en 2021. Pour les éleveurs, cela se traduit par des achats moindres de fourrage et de paille, ainsi que la possibilité de réduire les traitements vermifuges dans les parcelles exemptes de parasites.

Dans l'optique d'un bénéfice mutuel, de nombreux céréaliers mettent désormais leurs parcelles de couverts à disposition des éleveurs gratuitement.

En conclusion, le pâturage de couverts offre une solution bénéfique à la fois pour les agriculteurs et leurs troupeaux. Il combine efficacement une alimentation de qualité pour le bétail avec la gestion durable des parcelles.